À la question : comment allez-vous ? Il ne nous viendrait pas à l’esprit de répondre « je me sens anxieux ou irritable en ce moment », ou « J’ai perdu goût à la vie » ou encore « Je suis en dépression et dans un profond mal-être » en revanche, nous n’avons généralement aucune gêne à parler de nos soucis d’articulations, de nos problèmes gastriques ou de nos dernières analyses!
Pourtant, l’OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
Pourquoi alors avons-nous tant de mal à mettre des mots sur d’éventuels problèmes liés à notre santé mentale et de nous exprimer dessus? La grande difficulté ici, c’est que le mal est invisible et ce que l’on ne voit pas… bien souvent, on n’y croit pas.
De plus, dans la plupart des cultures, et la nôtre n’est pas en reste, plusieurs préjugés et aprioris sur la maladie mentale prédominent : si l’on souffre de dépression on est faible, si on est schizophrènes on est dangereux, si les enfants ont le TDAH ils sont mal élevés et je ne saurais citer tous les mythes concernant la santé mentale.
La stigmatisation représente un facteur de risque grave pour la santé mentale, elle retarde la recherche de traitement, prolonge la durée de la maladie et conduit à un plus grand isolement des personnes malades… Ce qui au final, augmente les risques de suicides et de violences.
Alors comment pourrions-nous agir pour combattre la discrimination en santé mentale? Nous pourrions commencer par nos habitudes de langage, oublions par exemple « mais il est complètement schizo, elle est grave bipolaire, tu es autiste ou quoi ? » ainsi que tous les termes psychiatriques inappropriés que nous utilisons de façon stigmatisante, faisons l’effort de comprendre que la maladie mentale ne définit pas une personne mais une pathologie, et surtout prenons soin de notre santé mentale, n’oublions pas que si l’on peut greffer un cœur ou un rein, il est impossible de le faire pour notre cerveau.