Transmettre à son enfant, c’est bien plus que lui apprendre à parler, marcher ou compter. C’est lui offrir une manière d’habiter le monde, de ressentir, d’aimer, de se relier aux autres… et à lui-même. Dans cette grande aventure qu’est la parentalité, chaque geste du quotidien devient une graine : une graine de confiance, de sérénité, de curiosité ou de bienveillance.
On pense souvent qu’il faut tout maîtriser, tout expliquer. Mais c’est dans les instants les plus simples : un regard échangé, une chanson partagée, un silence respecté, que se nichent les apprentissages les plus profonds. Car l’enfant n’écoute pas seulement nos mots. Il capte notre présence, notre manière d’être au monde, notre capacité à l’aimer… et à nous aimer nous-mêmes.
Une transmission au quotidien : ces petits rien qui disent tout
Hier encore, un moment tout simple m’a rappelé à quel point la transmission se niche dans l’ordinaire. En voiture, j’ai d’abord lancé la chanson préférée de mon fils, puis, la mienne. Un geste banal ? Pas tant que ça. Ce petit rituel illustre ce que nous vivons ensemble : le respect, le partage, la joie d’être côte à côte. C’est là, dans ces instants du quotidien, que se joue l’essentiel. Nos enfants apprennent sans qu’on le sache, dans nos gestes, nos paroles… et même dans nos silences.
Nos gestes parlent plus fort que nos discours
Pas besoin non plus de grandes leçons! Ce qui permet à votre enfant de créer son monde intérieur, ce sont nos rituels, notre manière de réagir à une émotion ou de rassurer un doute… Nos enfants sont des éponges sensibles, ils perçoivent bien plus que ce qu’on dit : l’intention, l’énergie, l’émotion derrière chaque action. Et c’est cela qu’ils retiennent, qu’ils intègrent et qu’ils reproduiront probablement.
Transmettre, c’est d’abord se questionner
Transmettre, pour moi, c’est avant tout regarder honnêtement mon propre vécu. Me demander : Qu’ai-je reçu ? Et qu’ai-je envie de transmettre ?
Cet acte peut sembler simple, mais il est souvent subtil, voire bouleversant car l’enfant agit comme un miroir. Il nous pousse à revisiter nos croyances, à guérir nos blessures, à nous réinventer en tant que parents… et en tant qu’humains.
Les rituels : un fil d’or qui évolue
Pour ma part, dès la naissance, j’ai accordé une place centrale aux routines, non comme des règles rigides, mais comme des repères doux, ajustés à ses besoins et aux miens. Oui, un nouveau-né a besoin de sommeil, de contact, de lait. Mais j’ai vite compris que pour tenir dans la durée, je devais aussi prendre soin de moi.
J’ai troqué le célèbre « quand bébé dort, maman dort » contre un plus vrai pour moi :
« Quand bébé dort, maman prend du temps pour elle », une douche, 10 minutes de méditation, respiration profonde.. Et parfois, au besoin, une sieste aussi… Ces micro-pauses, prises sans culpabilité, sont devenues mon oxygène.
Puis les rituels ont changé. J’ai introduit des espaces d’éveil, adapté des ateliers, accepté d’effacer ce qui ne nous convenait plus. Un exemple : nous avons choisi la DME (Diversification Menée par l’Enfant), qui l’encourage à toucher, goûter, expérimenter. J’ai appris à lâcher prise, à lui faire confiance. L’autonomie naît dans ce terreau.
Et si le pilier, c’était nous ?
La mère est souvent le cœur battant de la maison. Mais avant d’en faire trop, avant que la coupe ne déborde, il faut savoir s’arrêter. Dire « non ». Demander. Respirer.
« Tu sais quoi ? Maman a besoin de cinq minutes. »
Ce n’est pas une faiblesse. C’est une force. Une graine de bienveillance. Et un exemple puissant : je prends soin de moi pour mieux prendre soin de toi.
À mon retour, je suis plus disponible, plus douce, plus présente. Ce que je donne dans ces moments-là n’a rien à voir avec ce que je donnerais en étant en mode « sur-adaptation » permanent.
Trois rituels simples pour cultiver le lien cette semaine
- Valoriser et Célébrer les petites victoires :
Un sourire complice, un mot doux, un clin d’œil. Un petit rien peut nourrir l’estime de soi, à tout âge. Ce qui compte ? Que ce soit sincère, relié à l’instant présent. - Un tête-à-tête magique :
Lecture, balade, jeux ou chansons. Choisissez une activité à deux, sans distraction. Offrez-lui ce moment comme un cadeau exclusif. Ce qui fait la magie, ce n’est pas l’activité, c’est l’intention. - Le rituel du soir, douceur et sécurité :
Le soir, on revient à soi, on retrouve ses repères. Chez nous, cela commence dès la voiture après la fin de la journée : je lui décris les étapes à venir. Le fait de savoir exactement ce qui l’attend le rassure énormément!
« On rentre, on joue, on prépare le dîner, on se brosse les deux et on dit bonne nuit aux jouets… »
C’est un rituel souple mais rassurant qu’on ajuste ensemble si besoin. Ce qui importe? c’est l’aider à avoir des repères à différents moments de la journée parce qu’encore une fois ça le rassure.
La transmission, c’est la bienveillance incarnée
Pas de perfection ici, mais une présence, une écoute. La liberté de ralentir. de changer, de savourer un seul instant, même bref. C’est là, dans cette qualité de lien, que naît la confiance, l’autonomie, l’amour.
Et toi, aujourd’hui, quelle graine de bien-être veux-tu semer dans la vie de ton enfant ?