De toutes les épreuves que nous traversons au cours de notre existence, le deuil est la plus douloureuse de toutes, je précise que nous parlons du deuil faisant suite au décès d’un être cher le terme deuil étant devenu commun pour parler de la perte d’un tas d’autres choses son emploi, sa santé, son mariage, etc.
Kubler Ross dans son best-seller « Grief » affirme qu’il faudrait passer obligatoirement par les 5 étapes du deuil qui sont le déni la colère le marchandage la dépression et enfin l’acceptation afin de faire correctement son deuil, cette théorie des stades du deuil ne s’appuie évidemment sur aucune étude, et reste uniquement la théorie d’un médecin ayant observé des patients en phase terminale, de plus les émotions ressenties lors d’un deuil sont bien plus variées et nombreuses allant de la stupéfaction à la culpabilité, la solitude, le vide, l’amertume et j’en passe.
Pour bien comprendre le deuil, il faut revenir sur la théorie de l’attachement, lorsque nous naissons notre survie dépend de nos parents, nous établissons donc un lien avec les personnes qui subviennent à nos besoins vitaux et affectifs, les parents eux s’attachent à leurs enfants de façon à perpétuer la survie de l’espèce.
Lors d’un deuil, nous perdons des personnes chères auxquelles nous sommes profondément attachés, le cerveau perçoit donc le décès de nos proches tel un danger pour notre propre survie, ainsi le « je ne pourrais jamais vivre sans lui/elle » prend tout son sens.
Les circonstances du décès, notre niveau d’attachement entrent également en compte dans notre degré de souffrance, chaque deuil est aussi unique que la personne décédée, certains le vivront dès le départ avec acceptation d’autres auront des symptômes de dépression et parfois même des symptômes proches du stress post traumatique.
Que pouvons-nous faire lorsque cela nous touche ou pour aider un ami en deuil ?
Absolument rien ne peut soulager la souffrance du deuil mis à part le temps qui l’atténue sans jamais la faire disparaître, si vous souhaitez aider la personne en deuil, soyez juste là, votre présence et votre écoute seront un réconfort.
Les rituels de funérailles et d’enterrement, bien que douloureux, sont importants pour commencer le processus de deuil, les familles de disparus qui n’ont pas pu être enterrés ont d’ailleurs souvent des difficultés à accepter l’idée que l’être cher est bel est bien décédé et qu’il ne reviendra pas, la foi est également d’une grande aide pour traverser cette épreuve.
Aller voir un psychiatre ou un psychologue au stade initial d’un deuil normal n’est pas une bonne idée pour une fois, la prise d’un traitement pourrait empêcher le processus de deuil et aller chercher des souvenirs à analyser n’est pas non plus recommandé par les professionnels de la santé mentale, sauf si la personne endeuillée est en incurie, a des symptômes dépressifs de façon prolongée et risque de se mettre en danger, encore une fois, c’est le facteur temps qui nous permettra de différencier le deuil normal d’un deuil complexe et prolongé.
Ainsi, avec le temps qui passe, en acceptant cette nouvelle réalité, en se créant de nouvelles expériences, de nouvelles habitudes, en aimant les proches qui sont toujours auprès de nous, nous pouvons continuer à vivre une vie sereine en gardant en nous le souvenir de nos bien-aimés.