Mon premier me permet de changer de décor en un coup d’œil. Mon second regorge de couleurs et d’idées farfelues pour les amateurs du narcissisme photogénique assumé et mon troisième est… le tout nouveau musée du selfie « Caught in 4k » en plein cœur du Triangle d’Or de Casablanca. Initié par la jeune Ghita Benkirane, ce concept qui a déjà connu ses heures de gloire à l’étranger a fraîchement débarqué pour nous en mettre… plein la vue.
Le pitch ? Une galerie de décors dont, la mise en scène plutôt trash, de « l’ex … à la poubelle » qui mêle culture pop et plateaux cinématographiques de soap opera des années 80. Ce qui en soi réactive instantanément, l’enfant qui sommeille en nous : de la petite fille modèle à la gamine légèrement malicieuse. Pour ce qui est d’une potentielle explication psychanalytique, je ne saurais vous dire quels messages subliminaux sont à décrypter. Mais le champ des interprétations est officiellement ouvert désormais.
Mais pourquoi un musée du selfie, me demanderez-vous ? La fondatrice – décoratrice et influenceuse, Ghita Benkirane a eu le déclic en visitant un musée similaire à Kuala Lumpur. De retour au Maroc, elle décide de répliquer le concept à Casablanca avec ses propres scénarios. Résultat ? Après seulement deux mois et demi de travail acharné, le lieu niché entre quelques boutiques et une galerie d’art donne envie de vivre l’expérience. La jeune femme a tout fait elle-même : décors, peinture, conception des plateaux photos et objets : 20 concepts en tout. On aimera ou pas mais c’est à voir.
Chaque plateau photo impeccablement équipé, raconte une histoire. Une histoire vouée à évoluer au fil des tendances et de la créativité de ses fondateurs. Le musée peut aussi se concevoir comme un espace festif pour adultes : on peut envisager par exemple, d’y organiser un anniversaire, un enterrement de vie de jeunes filles, etc. La piscine à boules, le concept préféré de tous les visiteurs est probablement le MEILLEUR de « party girl ». C’est d’ailleurs là, que la jeune femme a répondu à nos questions. Une autre manière s’il en est, d’en oublier un instant la lombalgie de fin de semaine.
La visite propose divers scénarios : déambuler perchée sur des talons vertigineux comme une star pour se faire tirer le portrait entourée de cœurs rouges et de gros gâteaux américains, ou encore traverser des lianes de fleurs et des néons géants pour finir dans le décor délicieusement kitsch du « Déjeuner sur l’herbe » de Manet, bien évidemment revisité à la sauce instagrammable.
Quant à la clientèle, Ghita Benkirane mise sur différents profils, influenceurs, photographes ou toute autre cible susceptible d’incarner son mood du moment : « Nous jouons avec les formes, les couleurs, et repoussons les limites des visiteurs pour qu’ils libèrent leur créativité », explique-t-elle. Et nous en on pense quoi ? Instagrammeuses et autres jeunes filles à la recherche d’une parenthèse fun : à vos « selfilles » ! Rire et oublier pour quelques instants la routine quotidienne, le voilà, le vrai cadeau de cette visite totalement improvisée.
