samedi, juillet 27, 2024

Autisme : À bas les préjugés

Le monde mystérieux de l’autisme s’ouvre devant nous telle une énigme à résoudre, une toile tissée d’intrigues et surtout de secrets. En effet, l’*autisme* tire son origine du grec ancien autos qui veut dire soi-même. Cela montre l’importance de la personne autiste et de son monde intérieur. Aventurons-nous alors à la rencontre de ce phénomène fascinant qui habite certaines âmes d’une manière unique et singulière.  Et transportons-nous dans les méandres de cette condition particulière, nous invitant à explorer les replis les plus intimes de l’esprit autistique.

Derrière le voile des apparences se dissimulent des mondes insoupçonnés, des univers intérieurs riches et complexes. À travers le prisme de la perception sensorielle, les autistes se frayent un chemin, créant une réalité qui leur est propre. Comprendre l’autisme, c’est accepter le défi d’appréhender une existence qui échappe aux sentiers battus, où chaque son, chaque couleur et chaque contact peut revêtir une signification insoupçonnée. Et contrairement aux idées reçues, l’autisme n’est pas une maladie mais un trouble ; une structure neurologique différente. C’est-à-dire un embranchement entre les neurones dans certaines zones du cerveau différente de la normalité (ou de ce qu’on a l’habitude d’observer à l’imagerie médicale9 d’où l’utilisation du terme neuro-atypique pour désigner les personnes qui présentent un TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme).

En effet, sur le plan anatomique, il n’y a pratiquement aucune différence entre le cerveau d’un neuro-typique que d’un neuro-atypique. Donc ce n’est pas au niveau structurel qu’il faut se pencher mais plutôt au niveau fonctionnel. Les études utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ont permis de mettre en évidence certaines différences dans les cerveaux entre les personnes neurotypiques (dites normales) et les personnes autistes. Comme une connectivité neuronale différente, un réseau de traitement social impliquant dans la reconnaissance des visages, l’empathie et la compréhension des émotions, peuvent présenter des différences plus ou moins prononcées chez les personnes se trouvant sur le spectre de l’autisme. Certaines régions clés de ce réseau peuvent être moins actives ou avoir une connectivité altérée. Et cela peut varier d’une personne autiste à une autre. Il y a aussi au niveau sensoriel qu’on observe des différences, on observe le plus souvent une hyperstimulation dans certaines régions du cerveau (notamment au niveau préfrontal) chez les personnes autistes, et cela peut en partie démontrer une réponse cérébrale atypique aux stimuli sensoriels (notamment ceux liés au touché ou à la vision). On peut aussi noter que les personnes autistes peuvent avoir une préférence pour le traitement de l’information visuelle plutôt que verbale, ce qui peut se refléter dans les schémas d’activité cérébrale observés lors de tâches cognitives (cela peut se traduire, entre autres, par le fait de constamment classer et ranger des objets en fonction d’un paterne donné de façon quasi-systématique chez ces personnes).

Cependant, il est important de noter que ces observations sont en grande partie basées sur des recherches en cours et que de nouveaux résultats peuvent émerger à mesure que la compréhension de l’autisme progresse. En effet, il y a eu de gros changements, notamment dans le DSM (manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux), au cours de ces 40 dernières années environ. Si on compare le DSM-3 (publié en 1980) et le DSM-5 (publié en 2005) – sachant que le DSM-4 a été publié en cours de route ; on est passé d’une triade de diagnostic de l’autisme à une dyade de diagnostic.

De plus, il y a différents types d’autisme, l’autisme de Kenner, l’autisme Asperger, le syndrome désintégratif de l’enfance, le syndrome de Rett, les autismes atypiques (qui est un groupe et que les chercheurs tentent de mieux structurer et comprendre), et il faut prendre aussi en compte la sévérité de ce trouble au cas par cas.

Après le diagnostic chez un psychiatre ou chez un pédopsychiatre, un projet thérapeutique (qui est propre à chaque cas) peut-être proposer. Un suivi orthophonique, psychologique, ergologique, psychomoteur ou psychiatrique peuvent être proposés aux parents en fonction du cas clinique présent. Une AVS (Auxiliaire de Vie Spécialisé) peut être aussi recommandée. Et cela en plus du suivi à la maison, cette dernière dimension n’est surtout pas à négliger, et des fois tout peut se jouer à la maison.

Du point de vue psychomoteur (notamment), la méthode Padovan qui est une approche thérapeutique globale de développement neurosensoriel (plus connu sous le nom de réorganisation neuro-fonctionnelle) peut être conseillée ; une approche avec la méthode Montessori qu’on ne présente plus, le programme TEACCH (traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de handicaps de communication apparentés, cette méthode a pour but de développer l’autonomie et l’autodétermination des personnes qui sont sur le spectre de l’autisme ; sans oublier les interventions focalisées sur le langage et la communication, les psychothérapies (qu’elles soient psychologiques, psychanalytique ou à médiation corporelle), les thérapies d’échange et de développement ou les thérapies comportementales.

Comme on l’a dit plus haut, l’autisme est un trouble et non une maladie. C’est un embranchement neurologique différent de celui des personnes neurotypiques. Et qu’il existe une multitude de prises en charge qui peuvent leur permettre de s’adapter et de vivre tout à fait normalement. Par les temps qui courent, il est essentiel de lutter contre la stigmatisation des personnes qui sont sur le spectre de l’autisme, car elles ont beaucoup à offrir à la société. Chaque individu, indépendamment de son neurodéveloppement, a le droit d’être respecté, inclus et valorisé. Plutôt que de se concentrer sur les différences, il est important de promouvoir l’acceptation, la compréhension et la sensibilisation. En éduquant et en informant les autres sur l’autisme, nous pouvons briser les stéréotypes, éliminer les préjugés et encourager l’égalité des chances pour tous. Ensemble, nous pouvons créer un environnement bienveillant et inclusif où chaque personne, quel que soit son parcours neurologique, peut s’épanouir et réaliser son plein potentiel ; plutôt que d’être dans une optique d’exclusion et de ségrégation car l’histoire humaine nous à montrer qu’il n’y a rien de bon en étant dans ces optiques. Temple Grandin (professeur en zootechnique et conférencière), John Nash (prix Nobel en économie en 1994), Alexander Graham (inventeur du téléphone), Henry Ford (inventeur et fondateur de l’entreprise Ford’s automobile), ou encore Josef Schovanec (autiste aspergé, militant et conférencier) sont tous autistes et ce n’est pas pour autant qu’ils sont à l’écart. Chacun vient avec sa particularité, sa singularité et apporte sa contribution à la société.

L’union fait la force, car elle réside dans la diversité de chacun. Chaque individu apporte sa singularité, ses compétences et son expérience, créant ainsi un formidable ensemble où les différences se complètent et se renforcent mutuellement ! À méditer…

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