vendredi, octobre 11, 2024
Article rédigé par Saloua Sabry
Article rédigé par Saloua Sabry
Infirmière consultante en sommeil

Sommeil de bébé : des attentes parentales inadaptées!

Un bébé qui doit faire ses nuits à 3 mois, qui ne réclame pas de tétées la nuit ou qui n’a plus besoin des bras. Voilà les injonctions faites aujourd’hui aux bébés. Eux non plus ne sont pas épargnés par les diktats de la société. Des bébés indépendants, qui ne réclament que peu leurs parents. C’est ce que l’on propose aux parents en quête de nuits paisibles. Mais est-ce adapté aux besoins réels des bébés? Ces attentes sont-elles réalistes? Rythme de vie effréné, exigences de productivité au travail, charge mentale XXL… C’est notre quotidien aujourd’hui. Les parents, et les mamans en particulier, ont beaucoup à gérer. À l’arrivée d’un bébé, le sommeil de la famille est perturbé. Réveils nocturnes, difficultés d’endormissement, siestes courtes… La fatigue s’installe et cela devient rapidement problématique. L’immaturité des bébés implique des besoins importants que les parents ne sont pas toujours en mesure de combler. Difficile de gérer son quotidien quand les nuits sont de mauvaise qualité! Alors les parents aspirent à retrouver un niveau d’énergie suffisant pour reprendre leurs activités habituelles. Tandis que le bébé, dépendant de son parent, est en quête de proximité et d’attention. C’est là que l’on observe un conflit entre les besoins des parents et ceux du bébé.

Les parents ne sont que trop peu informés sur le sommeil infantile. Les adultes, tout comme les bébés, se réveillent plusieurs fois par nuit. L’adulte est en mesure de se rendormir seul. Un bébé n’a pas d’emblée la maturation cérébrale pour y parvenir. Au fil de son développement, il acquiert les compétences nécessaires. S’il est suffisamment sécurisé par son parent, il réussira à “faire ses nuits”. Cela résulte donc d’une maturation cérébrale et d’un accompagnement parental.

Ignorer le caractère immature et dépendant des bébés va à l’encontre de la physiologie de l’enfant et peut même fragiliser le lien d’attachement. Ne pas répondre à ses besoins fondamentaux va limiter ses capacités à s’auto-réguler et augmente le sentiment d’insécurité. La méconnaissance de la physiologie du sommeil infantile explique les attentes parfois irréalistes des parents. Un bébé qui se réveille la nuit et qui a besoin de son parent est normal. Le rythme d’un bébé n’est parfois pas compatible avec nos vies d’adultes débordés, mais la quête de l’autonomie à tout prix n’est pas sans conséquence si on ne respecte pas les besoins primaires de l’enfant.

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